lundi 30 mars 2009

Les ateliers du LaboMajor de Pascale AGUILHON / ateliers d'adultes avec des étudiants aux Beaux-Arts de Perpignan

En tant que professeur-plasticienne à l'école des Beaux-Arts de Perpignan, j’ai imaginé et monté dès 1995 des ateliers où les étudiants interviennent auprès d’enfants et d’adolescents, "les ateliers des classes CHAAP" rebaptisés en 2000 "les ateliers du ninESAdrome". M'appuyant sur le succès pédagogique de ces ateliers, j'ai conçu et monté à partir de 2005, des ateliers où les étudiants interviennent auprès d’adultes-amateurs, "les ateliers du LaboMajor". Quelquefois, c’est un artiste lui-même qui est invité à diriger l’un des ateliers et qui, outre sa propre démarche, fait profiter de son expérience professionnelle.

Mes projets d'enseignante, tout comme mes projets d'artiste, me permettent de mettre en relation mes contemporains (artistes, étudiants, adultes), personnes aux expériences et compétences diverses, que, par curiosité et par goût de la rencontre et de la relation avec “l’autre, l’étranger” (pays, culture, individu, ...) je suis allée solliciter pour partager un autre vécu à partir de ma recherche d'artiste. Les nouvelles expériences vécues offrent d’autres “regards” sur la vie, ainsi que le plaisir de partager et d’enrichir nos connaissances respectives. S’ensuit une proposition immédiate d’une autre expérience collective de vie. En tant que femme, mère, artiste et professeur, la relation à soi et à l’autre est, pour moi, un désir qui se vit, se re-crée chaque jour et se transmet en passant nécessairement par l’expérience enrichissante d’un vécu, expérience à la fois intime et partagée collectivement.

Aujourd’hui, j’étudie le développement mon action d’artiste et d'enseignante pour des "formations par l'expérience" s'adressant à un public amateur d'art plus étendu.

dimanche 29 mars 2009

Le LaboMajor et la HEART, rentrée 2008-09


LA RENTREE DES ADULTES
Des groupes d’adultes travaillent à la HEART de Perpignan, Haute Ecole d'Art de Recherche et de Transmission, en étroite collaboration avec des étudiants depuis 2005, dans les ateliers du «LaboMajor», encadrés par Pascale Aguilhon, artiste et professeur.
Tout comme le premier projet né en 1995 réunissant classes d’enfants et étudiants et quelquefois artistes intervenants (sous le titre de classes CHAAP, puis ateliers du «ninESAdrome», lorsqu'il est validé par le Ministère de la Culture en 2000) les adultes amateurs d’art font l’expérience d’une démarche d’artiste, avec les mêmes outils conceptuels et techniques que les étudiants. Les étudiants bénéficient par ailleurs d’une attestation qui leur permet de faire valoir leur expérience pédagogique dans les milieux professionnels.
Quatre des adultes des précédents ateliers du LaboMajor se sont tellement prises au jeu, qu’elles se sont portées candidates à la commission d'admission et ont été acceptées pour inaugurer la nouvelle orientation "Transmission-Document" de la Haute Ecole d'ART de la Ville. Deux d’entre elles se sont même distinguées, lors du workshop avec Bruno Serralongue, artiste international, auprès du Rédacteur en Chef de l’Indépendant, …, qui a sélectionné leur photographie pour la faire paraître dans l’Indépendant du 14 octobre, p.6.
Deux réunions d’information sur les ateliers du «LaboMajor», avec monstration des travaux des précédents ateliers, sont prévues le mardi 21 octobre, l’une à 10h, l’autre à 14h, à la bibliothèque, 1° étage de la HEART, 3 rue Foch à Perpignan: les personnes intéressées y sont vivement conviées.
Contact: 04.68.66.31.84, Pascale Aguilhon, coordinatrice

samedi 28 mars 2009

Les LaboWorkshops 2005-10, ateliers pédagogiques de formation par l'expérience et l'échange

Des groupes constitués d’étudiants et d’adultes-amateurs, font une recherche approfondie sur des artistes contemporains référents au travail des étudiants. Puis, face à la question soulevée par l’un ou les artistes retenus, chaque groupe se positionne et monte un projet personnel.
Ces ateliers, qui permettent des échanges intergénérationnels et interculturels, nourrissent également la recherche: les étudiants cernent et développent leur travail personnel, tout en bénéficiant du regard et de l’expérience des adultes ; les adultes qui sont confrontés, avec les mêmes outils, aux mêmes questionnements que tout étudiant dans cette école d’art, font l’expérience auprès des étudiants de ce qu’est une démarche d’artiste, au travers d’une production plastique personnelle.





atelier 15 / 2009-2010 « Roadmovies »



cinéastes référents : Alfred Hitchcock, Tony Gotlif, Barbara Loden, Gus Van Sant et Nelson Sullivan

Workshop animé par Sébastien Lefebvre, étudiant en 5° année à la Haute Ecole d'ART de Perpignan.

À partir du travail de Sébastien et de ses cinéastes référents, nous sommes allés avec une caméra fixée à un guidon de vélo, des téléphones portables attachés en différents points de nos corps ou bien sur un sac à main ou sur un guidon de voiture, expérimenter le « roadmovie » dans la ville de Perpignan.
Ensuite, nous nous sommes essayés à rejouer et filmer des dialogues extraits de deux films (J’ai toujours rêvé d’être un gangster » de Samuel BENCHETRIT, 2007 et « Blue velvet » de David LYNCH, 1986) à l’intérieur du « Café de La Poste » de Perpignan.

« Workshop carnet de voyage, workshop roadmovie, chaque épisode est pour moi comme un voyage initiatique. Découvrir le regard des autres sur le monde qui nous entoure, regard qui sous certains angles me rappelle le mien comme un écho, ou qui très souvent m'étonne, m'échappe au premier abord. Ce que je ne comprends pas, je veux en découvrir le fonctionnement, comme une soif à assouvir, pour m'émerveiller et apprendre, m'enrichir. Au cours de cet atelier, j'ai encore compris des choses nouvelles, en écoutant et en observant chacun. Petit à petit, les avancées des autres dans leur recherche me fait, moi aussi, progresser dans ma démarche artistique. Le travail de groupe est toujours pour moi un réel plaisir, il sublime l'enthousiasme et les idées que chacun apporte. » Johane, adulte-amateur.

« Ce qui m'a en enrichi dans le workshop « Road-Movie » :
- l'idée d'expérimenter, le processus de travail de Sébastien : moins rechercher le but (en ayant trop à l'avance l'idée du résultat à atteindre) que mettre en œuvre des conditions de création et laisser une ouverture au hasard, au jeu, à l'improvisation dans un travail en train de se faire ;
- l'idée d'utiliser la caméra (soudain débarrassée du regard) à la place insolite, dans un dispositif bricolé de miroirs et de caméras emportées dans un mouvement, ou accompagnant le mouvement ou à l'extérieur du mouvement : celui d'un vélo, d'un guidon d'auto, d'un train, d'une carriole, d'une balle de tennis, d'un sac à main, d'une trottinette, d'une valise à roulette...
- la capture d'écran comme un piège à image de plus, ou témoin du déroulement du travail : le montage ressemble plus alors à une orchestration qu'à la table de montage du cinéma, une time line imprévisible emportant le tout.
Et comment descendre de là ? Sur quel bouton appuyer pour dire stop? Déstabilisant...
- Comment Sébastien a su faire participer les images de chacun, très naturellement. » Patrick, adulte amateur.

« Mon histoire, c'est l'histoire d'un amour, qui pourrait être la vôtre, tant d'ici ou bien d'ailleurs. Une histoire de Perpignan, une histoire de captures éternelles et banales, une histoire comme une caméra qui se dresse plein de force et de tendresse, vers le jour qui va venir… » Sébastien Lefebvre, étudiant en 5° année.


atelier 14 / 2009-2010
« carnets de voyage / regards sur la ville de Gérone »


carnet-plan pliable (recto et verso) de la ville de Gérone revisitée

Durant une journée et une soirée, carnet ou appareil photo à la main, nous sommes allés à la découverte de la ville de Gérone en Espagne, échangeant nos visions lors de pauses au bistrot ou bien pendant de sympathiques déjeuners, à l’abri du froid…et avons redessiné le plan de la ville.



atelier 13 / 2009-2010
« en réponse à Jules Spinatsch »

En préparation de la venue de Jules Spinatsch dans l'école pour un workshop, un groupe d'adultes a mené, en bibliothèque et sur le net, des recherches le concernant (biographie, discours et oeuvres). A partir de là, en réponse aux enjeux soulevés par l'artiste photographe, chacun s'est positionné pour construire un projet personnel. Les productions des adultes ont par la suite été présentées à Jules Spinatsch et ont donné lieu à un échange constructif.



atelier 12 / 2008-2009
« limites »



artistes et personnalités étudiés :
Kurts Schwitters, Ben, Le mouvement Fluxus, Barbara Kruger, Fred Forest, Antony Montadas, Gus Van Sant, Larry Clark, Guy Debord, Michel Bounan.

Tobijah Aklamah-Demangeon, étudiante en 4° année, réalise des installations soulevant des problématiques liées à la société moderne. Dans ce workshop, elle a proposé à des adultes amateurs de partager ses enjeux ainsi que sa méthode de travail pour ensuite les conduire à une installation collective.

« Exploration des limites dans un espace clos et noir (black box). Créativité stimulée par ces limites, les univers de chacun s’interpénètrent harmonieusement et poétiquement : de la féerie à la sorcellerie, par exemple. » Gilbert, adulte-amateur.



atelier 11 / 2008-2009
« carnets de voyage / regards sur la ville de Perpignan »


carnet- plan pliable (recto et verso) de la ville de Perpignan revisitée

3 jours, carnet, appareil photo ou caméra à la main, nous sommes allés à la re-découverte de la ville de Perpignan, échangeant nos visions lors de pauses au bistrot ou bien pendant de sympathiques déjeuners… et avons redessiné le plan de la ville.



atelier 10 / 2008-2009
« Gilbert et George »




artistes étudiés : Gilbert and George

À partir des travaux de Gilbert and George, un étudiant en 4° année avec exclusivement « les membres du groupe du LaboMajor de l’an passé » ont construit chacun un projet, à la fois de manière individuelle mais aussi collective. Tout en y ayant associé deux membres du groupe également prénommés Gilbert et George, cette recherche a permis d’apprécier la vision personnelle que chacun a du travail des artistes référents.






atelier 9 / 2008-2009
«parasites au Centre du Monde»

artistes étudiés: Gianni Motti, Matthieu Laurette, Santiago Sierra et Taz

Workshop animé par Laetitia Piccin, étudiante en 4° année avec des adultes-amateurs, dont « les membres du groupe du LaboMajor de l’an passé » (puisque parmi eux, quatre d’entre eux se sont inscrits cette année en tant qu’étudiants) : « A partir du « Centre du Monde », dans le quartier de la gare de Perpignan, observez les «parasites» (sonores, visuels, …), expérimentez, puis appropriez-vous, parasitez vous-même, en bref « existez » l’espace public. »

Cet atelier a donné lieu à des interventions et performances dans la ville avec des citoyens-acteurs sollicités par le biais du net parmi les réseaux personnels des étudiants et des adultes-amateurs.

« A Perpignan, petite ville d'un sud quelconque, méconnue et ignorée du reste du monde au centre duquel Salvador Dali l'avait pourtant placée, un groupe d'action urbaine dont je faisais partie a tenté imperceptiblement de réanimer l'espace en y insérant quelques parasites. Celui-ci s'en est du coup trouvé légèrement bousculé, décalé, agité, bariolé, existé, ému, revisité, perturbé, dégourdi comme par une onde caressante à la surface de l'image Google Earth de la ville. Nous avons utilisé la bousculation, la perturbance, la réappropriété, l'existation, l'agitance, la mouvitude, la décalation, la dérangeance, la parasitude. Il ne vous aura pas échappé toutefois que tous les mots sont devenus féminins....» Annie, étudiante en 4° année.

« L’espace urbain désenchanté est devenu le creuset de toutes les frustrations. D’un lieu de rencontre et d’échange, il est devenu un théâtre où se croisent, indifférentes, les solitudes avec leurs insatisfactions engendrées par le bruit, l’agitation, la pollution, l’impossible liberté et les tentations d’achats compulsifs comme compensation. Une seule issue : s’échapper, partir, s’enfuir. Prendre le train pour n’importe où. Pour aller vers soi, retrouver son centre.
Et la magie s’opère : voilà le centre du monde, la gare de Perpignan!... » Johanna, étudiante en 4° année.

« Ce workshop me tenait réellement à cœur, car il interroge directement notre environnement quotidien et remet en question le système dans lequel on vit. Cela été l'occasion d'approfondir mes préoccupations en les partageant avec un groupe d'adultes amateurs, et d'expérimenter de nouvelles formes de pédagogie. Le groupe ayant déjà des connaissances en Art Contemporain, j'ai opté pour une pédagogie ouverte et détendue. Ce projet proposait une relation directe avec le contexte : sortir de l'école pour nous permettre d'étudier, d'observer, de créer sur le terrain dès le premier jour. Nous avons au final réussi à bousculer le « Centre du Monde ». Je suis ravie d'avoir travaillé avec un groupe dynamique qui a su s'investir et proposer des interventions et/ou actions parasites. Merci à tous! » Laetitia, étudiante en 4° année.

Suite à cet atelier du LaboMajor, Laetitia a poursuivi son travail au "Centre du Monde" où se construit la future gare TGV: elle a demandé aux habitants du quartier de photographier de chez eux le chantier et a exposé 20 des photos sélectionnées imprimées sur bâches sur les grilles du chantier, à la vue du piéton comme de l'automobiliste, avec le soutien de plusieurs partenaires qu'elle est allée solliciter.




atelier 8 / 2008-2009


«les artistes invités par la HEART»:
Bruno Serralongue, Olivier Menanteau, Stéphane Goxe, …

Après initiation préalable au logiciel Adobe InDesign, maquettes de livrets présentant les artistes de la HEART (avec biographie, démarche personnelle et-ou collective, principales réalisations et outils privilégiés, photo commentée d’une œuvre, principales expositions ou manifestations et sources documentaires).



atelier 7 / 2007-2008 «mon espace urbain»




artistes étudiés : Jordi Colomer, Simon Faithfull, Cyprien Gaillard, Matt O’Dell, Gabriel Orozco, Philippe Ramette

Petit atelier proposé par Wilfried Payssé, étudiant en 3° année, à l’approche de la soutenance de son diplôme. Deux diaporamas illustrent la vision de l’espace urbain qu’ont deux des adultes.




atelier 6 / 2007-2008
« Digestion »


artistes étudiés :
Friedl Kubela, Nan Goldin, Vinca Petersen

Workshop animé par Tobijah Aklamah-Demangeon, étudiante en 3° année à l'Ecole Supérieure d'Art de Perpignan et Yann Hames, Praticien de Médecine Traditionnelle Chinoise.
« Le sujet du workshop portera dans un premier temps sur la façon dont chacun "subit ou non" son quotidien. La pratique du Qi Gong et surtout du Chi Nei Tzang * sera essentielle afin de prendre du recul, de "digérer" certaines choses et de regarder objectivement ce quotidien qui nous intéresse...»
* Le Chi Nei Tzang est un massage qui consiste à stimuler les organes internes et à mettre en place le processus de digestion (biologique, psychologique).

À partir de séances de Qi Gong et surtout du Chi Nei Tzang, une étudiants en 3° année et des adultes-amateurs ont construit chacun individuellement un projet permettant de rendre compte d’un vécu personnel. L’ensemble a ensuite été monté en vidéo.

« La vie se révèle à travers les choses que l’on traverse. Chacune laisse dans notre corps une empreinte émotionnelle qui, au fil du temps, nous structure, nous modèle. Certaines émotions, difficiles à digérer, voire indigestes, agissent comme des toxiques et bloquent l’expression harmonieuse de la vie, tant au niveau physique que physiologique, psychique ou spirituel.
La pratique du Qi-Gong, puis du Chi Nei Tzang, au cours de ce workshop, ont eu pour objet de libérer les bulles de vie emprisonnées et de permettre à cette énergie créatrice de s’exprimer. Ce lent voyage au centre de soi-même a été guidé par Yann Hamès au travers d’exercices respiratoires et de massages spécifiques pour favoriser l’expression créatrice personnelle libérée par la porte que chacun et chacune a ouverte en soi. Cette partie du workshop était animée par Tobijah. Ce fut très spontané, construit rapidement avec ce qui venait à l’esprit et avec les moyens du bord. Efficace.
Ma réalisation est une mise en scène où je suis entièrement vêtue de noir, entourée d’un décor noir, dans un espace noir et dans l’obscurité. Je rampe péniblement et tente d’émerger de ce décor informe qui englobe ma forme, pénible, angoissant et qui me submerge. Enfin j’émerge, je me déploie et soudain, venue d’on ne sait où, tombe du ciel une pluie de petites balles vertes et rouges. Je les reçois sur moi comme une bénédiction… Et la Lumière fut… » Johanna, adulte-amateur.




atelier 5 / 2007-2008
« mises en boîte »


artistes étudiés :
Frank Breuer et Erwin Wurm

À partir de la démarche de Frank Breuer ou d’Erwin Wurm, un étudiant en 3° année et des adultes-amateurs ont élaboré chacun individuellement un projet permettant un positionnement personnel en utilisant soit la photo, soit le volume (avec réalisations papier ou numériques). Cet atelier qui s’est tenu sur plusieurs mois a également été nourri par des approches du dessin, de la photo et de la lecture d’images, mais aussi des sorties.

« C'est quoi l'Art aujourd'hui? Qu'est-ce qu'un artiste? Peindre, dessiner, sculpter, est-ce cela nécessairement? Que sont toutes ces "installations", "performances" et autres "happenings"? Ça me déroute, ça me bouscule : Danger. J'ai peur. Alors je décide qu'on se moque de moi et je rentre dans ma coquille pleine de belles choses connues et rassurantes. Mais la curiosité est la plus forte : je sors un oeil, deux yeux - ce qu'il en reste - au bout de mes antennes et je tâte... Le LaboMajor a été le moteur de cette curiosité. L'échange avec d'autres, jeunes ou moins jeunes, le patient guidage de Pascale Aguilhon, ont provoqué une lente métamorphose et une bonne moitié de l'animal est à présent hors de la coquille - repli possible en cas d'intempérie. Je ne sais toujours pas ce qu'est l'art aujourd'hui mais je sens que mon questionnement et mes balbutiements, les expériences menées par les étudiants, Wilfried et Tobijah, et les artistes Frank Breuer, Erwin Wurm, Mauricio Guillen, les Sophie Calle et Louise Bourgeois sont le chemin vers une réponse. » - Annie, adulte-amateur.

« Aujourd’hui les oeuvres d’art ne sont plus seulement « à admirer ». Ce sont des oeuvres qui parlent, qui nous questionnent. Si un artiste contemporain provoque en nous une émotion, on peut dire qu’il a atteint un but, mais est-ce suffisant ? On ne peut pas comprendre une œuvre dans son intégralité et sa force si on n’a pas reçu une certaine initiation philosophique.
Le LaboMajor est en quelque sorte un intermédiaire entre le public et l’artiste, car il cultive l’envie et le désir de comprendre la démarche personnelle de l’auteur. Cette année, j’ai pu entrevoir les travaux d’artistes comme Gina Pane, Anna Gaskell, Sara Hobbs, Christian Boltanski, Frank Breuer, Erwin Wurm, et beaucoup d’autres. » - Elena, adulte-amateur.

« Préoccupée par les problèmes qu’engendrent les aberrations de la société occidentale mais aussi mondiale, contemporaine mais héritière des erreurs du passé, je me suis inspirée des travaux d’Erwin Wurm. Il dit que son travail traite de l’identité complète de l’être humain (physique, spirituelle, psychologique, politique) et de questions de société. Ce sont ces derniers aspects que j’ai retenus pour monter mon projet. L’installation présente un théâtre occupé par une poubelle surmontée d’une planète autour de laquelle « pendouillent » et s’agitent des personnages de papier, purs produits de la société post-industrielle, icônes de l’idéologie du bonheur par la consommation. Le jeu ne doit pas faire oublier le tragique et la joie de vivre qui est sans aucun doute le meilleur garant de notre force de vie qui ne doit pas se détourner de ce qui la menace. » - Johanna, adulte-amateur.

« Le LaboMajor permet un choix, une approche, un medium, une analyse des œuvres d’un artiste contemporain et ensuite c’est à chacun d’user de son expression : travailler ses propres préoccupations et les montrer avec des outils, des techniques que l’on a pu découvrir en suivant une démarche, une recherche, une réflexion, une expérimentation de divers outils : c’est se bousculer pour voir, faire voir et s’exprimer autrement. » - George, adulte-amateur.

« J’en suis à ma 3e année de LaboMajor : un regard décalé et profond sur l’Art contemporain – qui est quelquefois « déjanté » – où chacun, selon l’expression consacrée, apporte sa pierre à l’édifice qui ne menace pas ruine ! » - Gilbert, adulte-amateur.

« Le L@boM§jor est pour moi l’occasion d’appréhender l’animation d’un groupe d’amateurs et d’expérimenter en situation réelle l’existence d’un groupe.» - Wilfried, étudiant en 3° année.


atelier 4 /2006-07
« désirs d’avenir »



artistes étudiés : Gianni Motti, Antoni Muntadas, Serge Halimi, Simon Gris, Chris Marker.

À partir du regard et de l’engagement des artistes étudiés, une étudiante en 2° année et des adultes-amateurs ont élaboré ensemble un projet lié aux manipulations médiatiques durant les élections présidentielles. Cela les a amenées à réaliser un montage de documents (liens vers des sites d’artistes et de partis politiques, expériences d’enquêtes sur le terrain, photos et vidéos de performances personnelles, …), sous forme d’arborescence numérique dans laquelle le spectateur est invité à devenir un acteur critique, notamment par le jeu de la souris, l’ordinateur étant bien sûr connecté à internet.

« Les deux ateliers (« artistes du/au quotidien » et « désirs d’avenir ») auxquels j’ai participé ont été des expériences humaines et formatrices très enrichissantes.
La découverte de formes d’art et d’artistes que je ne connaissais pas, l’analyse de leurs œuvres, m’ont appris à réinvestir, dans un travail personnel et collectif, l’essentiel de leur message, en l’actualisant. La réalisation et le montage de nos productions m’ont permis d’apprendre à utiliser un logiciel spécifique (Final Cut Pro : pour le montage vidéo).
Le contact avec les étudiants m’a apporté une grande ouverture, comme une bouffée d’air frais, par leurs personnalités bien marquées, leur conception actuelle de l’art, leur gentillesse, leur enthousiasme et leur originalité. Ces modules ont été l’occasion de nouer des contacts plus forts avec d’autres adultes-amateurs. Les deux œuvres que nous avons réalisées reflètent la rencontre de nos sensibilités respectives.
Ces projets n’auraient pas pu être menés à leur finalité sans la compétence, l’écoute attentive, le tact et la patience de notre professeur.
Ce fut une véritable cure de jouvence, vécue dans la bonne humeur du partage et de l’amitié. » - Johanna, adulte-amateur / Johanna s’est pleinement impliquée et a su à chaque fois viser juste avec ses propositions (Nounours en peluche pour l’atelier « artistes du/au quotidien », ou confection d’une marionnette de colleur d’affiches pour l’atelier « désirs d’avenir »).

« La découverte et l’étude d’œuvres d’artistes contemporains a été très enrichissante; la méthode de recherche et d’analyse avec un collectif rend l’approche des oeuvres plus vivante. Nous avons pu interroger nos centres d’intérêt et voir comment les artistes abordent les mêmes questions. Nos discussions, constructives, ont structuré notre travail et ainsi laissé plus de place à la liberté d’expression. Notre réalisation utilise des outils contemporains (avec leurs richesses et leurs limites). Ce fut une excellente expérience, pendant laquelle nous avons tous pu profiter des connaissances de chacun, de la présence d'une enseignante qui a très vite su créer, malgré la personnalité très différente de chacun, un esprit et une dynamique de groupe. Un seul regret pour moi: ce projet a été mené dans un temps vraiment trop court..., espérons que l'année prochaine nous permettra de renouveler ce type d’atelier? » - George, adulte-amateur / George, qui a apporté ses compétences en informatique pour la collecte de documents sur internet, a également fait preuve d’un esprit très ouvert et critique qui a nourri la dynamique du groupe.

« Une riche expérience humaine, car on aurait pu s'imaginer que la différence d'âge puisse nuire au dialogue et créer des blocages: cela nous a ouvert des portes que nous n'aurions pas franchies. (…) L’union fait la force : partage des tâches, partage des connaissances … La réflexion a été féconde: en effet, nous avons toutes les trois des approches différentes de ce que pense le public de l'Art contemporain. Nous sommes, nous aussi, public et spectatrices: « le spectacle » de l'Art contemporain - bien loin, et pourtant si proche!, de notre train-train quotidien- nécessite parfois plus d'explications, de codes, pour vraiment comprendre la démarche d’un artiste, au travers de sa production.(…) Le travail d’équipe m’a apporté beaucoup de tolérance, d’exigence, de finesse, d’ouverture dans mes propos, d’écoute, de gestion, d’invention de stratégies, de rigolades… Quoi de plus stimulant ?! En deux semaines et demie, nous avons réussi à atteindre notre objectif avec succès.» - Laetitia, étudiante en 2° année / Laetitia, qui s’est largement impliquée, a développé sa recherche avec pertinence et a appris à en parler avec plus de concision, avec l’appui des adultes-amateurs.






atelier 3 / 2006-2007
« artistes du-au quotidien »

artistes étudiés : A.Varda, M.Gondry, A.Goldsworthy, E.Baudelaire, N.Goldin, JM.Basquiat, P.Delvaux, S.Jones, H.Van Meene, Z.Braff, M.Patton

À partir des regards portés sur le quotidien par des artistes, des étudiants en 2° année et des adultes-amateurs ont construit un projet qui les a conduit à photographier ou filmer leur quotidien, mais aussi à emprunter à autrui images et sons. Chacun a ensuite réalisé son montage vidéo : le tout a finalement été assemblé en une seule vidéo où se lisent des vécus individuels qui tentent de se rencontrer. Parallèlement, l’un des étudiants a construit, à partir de sa recherche personnelle où se juxtaposent et se mixent réalité et fiction, un CD audio illustrant son mixage son et ressenti personnel de chaque membre du groupe.

« C’est de créativité ludique dont il s’agit ici : un « Nounours », dans tous ses états, est le fil conducteur d’un projet vidéo (…) » - Gilbert, adulte-amateur / Gilbert a, entre autres, apporté à l’atelier son humour, ainsi que citations littéraires et références artistiques.

« (…) J’ai été interpellée par les œuvres des artistes choisis par les étudiants qui expriment leur mal de vivre (…) et sont à la recherche d’eux-mêmes ou d’un monde meilleur. (…). Pour nous réapproprier l’intention commune à ces artistes, nous avons choisi de mettre aussi en scène des moments de notre vie quotidienne. « Nounours » s’infiltre dans l’existence d’adultes, d’étudiants et de leur professeur. (…) Des éclats de vie, entre réel et imaginaire, la VIE, tout simplement. (…) Chacun porte au fond de soi un nounours comme effigie de l’enfance. » - Johanna, adulte-amateur, extrait de son commentaire sur l’atelier « artistes du/au quotidien » / Johanna a constamment nourri l’atelier de sa présence, de sa générosité et a étonné tout le monde avec son « Nounours » bleu qui, tout en étant très pertinent, a permis de tisser des liens entre les travaux de chacun.

« Johanna nous a tous bluffés ! » - Tobijah, étudiante en 2° année / Tobijah a été la première à emprunter à Johanna le « Nounours » pour lui faire vivre quelques tranches de son quotidien; cet échange a enrichi un travail personnel, à la résonance humaine forte, qui s’affirme plastiquement davantage.

« En tant qu’élève, je pense qu’il est utile de faire partager son travail personnel à d’autres personnes: cela amène d’autres questionnements, permet une ouverture, aère. Les échanges ont été aussi dans les deux sens. (…).» - Solenn, étudiante en 2° année / Solenn a veillé à ce que le travail de chacun garde sa personnalité - notamment, la fraîcheur et la joie de vivre dans son propre travail -, tout en permettant des « passages ».

« Le quotidien n’est pas réellement présent dans mes artistes référents, mais, par respect pour l’engagement pris avec le groupe, je me suis mis à photographier et filmer ce qui se passait autour de moi (…) » - Wilfried, étudiant en 2° année / Wilfried a constamment infléchi chaque membre du groupe à créer des passages entre les différentes productions, quitte à réaliser certaines images, lorsqu’il s’est occupé du montage vidéo final. Son travail personnel, sauvegardé par le groupe, révèle également ce souci qu’il a de « lier », avec une « ligne » graphique personnelle qui est à la fois dessin et dessein, les images réelles et celles qu’il porte en lui.

« De par son principe même, le « LaboMajor » m’a obligé à structurer ma manière de travailler, afin de pouvoir la communiquer. (…). L’échange instauré avec le groupe d’adultes-amateurs fut plus que nourrissant, chacun tirant parti des connaissances et expériences des autres, sans distinction d’âge ou de raison sociale. Ici, l’élève devient vecteur de savoir au lieu de simple récepteur. (…). - Pierre, étudiant en 2°année / Pierre qui, en sus d’une B.O. personnelle de son quotidien, a réalisé la B.O. de l’atelier (B.O. : compilation de musiques mises en parallèle avec des moments vécus au sein de l’atelier ; sous forme de CD, avec un livret), a rebondi sur un travail mieux explicité et accompagné d’une production plastique.






atelier 2 / 2005-06
« à propos de Michel Journiac »



artistes étudiés : Michel Journiac, Lucien Freud, Hans Rudi Giger,Joël-Peter Witkin.

« Se contenter simplement du rôle de spectateur, d’en rester à ce que je voyais, de ne pas pouvoir aller au-delà de ce ressenti, était pour moi insuffisant. (...) Aujourd’hui, par cette expérience, j’ai un aperçu du parcours, mais au-delà de ma grande satisfaction d’avoir participé à ce projet avec une équipe fantastique, il me reste le regret d’avoir pris conscience d’une ignorance encore plus grande. » - Jean, adulte-amateur / parallèlement aux ateliers, pour le bénéfice des étudiants, Jean a commencé la traduction espagnol/français d’un livre appartenant à la bibliothèque de l’école.

(L’atelier a ensuite été interrompu par des évènements qui ont à ce moment-là secoué l’école.)






atelier 1 / 2005-06
« à propos d’Annette Messager »



artistes étudiés : Bertrand Lavier, Christian Boltanski, Marcel Duchamp, Jenny Holzer, Olafur Eliasson, Annette Messager.

À partir de la démarche de l’artiste choisie, Annette Messager, des étudiants en 2° année et des adultes-amateurs ont élaboré ensemble un projet qui les a conduit à réaliser une vidéo numérique à partir d’une performance où « de grands enfants terribles jouent à la poupée entre eux ».

« J’ai des petites filles qui vont grandir dans le XXIe siècle et je voulais partager avec elles l’art du XXIe siècle, le comprendre. (...). C’est une occasion inespérée d’être accompagnée pour faire ce chemin-là. J’ai eu quelques informations supplémentaires sur l’artiste, en m’adressant à ma belle-soeur qui travaille au Louvre » - Michèle, adulte amateur.

« Moi non plus, comme Michèle, je ne connaissais vraiment pas l’art contemporain. (...) Merci pour la chance de rencontrer et de connaître ces élèves chinois qui sont plein de subtilités, d’intelligence. Nous sommes arrivés à une vraie complicité ». - Céline, adulte-amateur qui a pris l’initiative d’organiser chez elle un buffet, avec toute l’équipe, pour présenter à des amis la vidéo réalisée durant les ateliers.

« ... Ça sera intéressant parce que je sais que “les adultes”, ça veut dire “les gens qui sont déjà entrés dans la société depuis longtemps et qui aiment bien l’art et qui ont beaucoup de temps et qui peuvent accepter la nouveauté. (...) Quand on travaille ensemble, j’ai trouvé que vous aviez beaucoup d’énergie et que vous êtes bons élèves, surtout Jean qui regarde beaucoup les livres et qui étudie beaucoup: vous êtes très appliqués. En Chine, le système éducatif ne nous donne pas beaucoup de temps pour réfléchir. (...) Là, on apprend à travailler collectivement. Nous sommes des fils et des filles uniques et pour nous, c’est le problème d’arriver à travailler ensemble. (...) C’est bien, parce que cela nous a donné une occasion de nous rencontrer pendant et après (en dehors du travail).(...)Parce que nous sommes chinois, vous français, nous jeunes, vous plus âgés, et aussi à cause de la hiérarchie entre nous. » - LI Chun, étudiante en 2° année.

« Avant de commencer, j’espérais un peu trouver une idée, parce que pour les étudiants de 2° année, il faut chercher un travail personnel. J’ai pensé avec vous et j’ai trouvé beaucoup d’intérêt.(...) J’ai changé d’idée après le travail en atelier: maintenant, j’ai envie de tenir un journal.(...) Ce qui m’a plu le plus, c’est la communication avec les autres. Le fait de jouer ensemble, de chercher ensemble des idées. Ce que je voudrais, c’est que ça continue ». - LIU Shan Shan, étudiante en 2° année.


Ecole Supérieure d'Art de Perpignan, 66000 - 3 rue Foch - Tél. 04.68.66.31.84 / coordination Pascale AGUILHON, artiste et professeur

samedi 20 décembre 2008

Les LaboMeetings, rendez-vous culture et pratique artistique

- à l'attention des étudiants, METHODOLOGIE: présentation de vous-même et de vos recherches, avec mise en perspective théorique et références culturelles

- à l'attention des étudiants et ouvert au public, CONFERENCE-ATELIER (histoire-théorie-pratique): à partir d'une thématique, étude théorique d'oeuvres associée à l’approche d’une pratique plastique
" La naissance de l'Art Moderne », le mardi 27 janvier 2009

salle SuperMieux, Haute Ecole d'ART de Perpignan, 3 rue Foch
contact 04.68.66.31.84, Dominique Malclès et Pascale Aguilhon, professeurs

lundi 20 octobre 2008

Bibliographie 2008-09 indicative

- ADORNO T.W., Minima moralia - Réflexions sur la vie mutilée, éd. Payot, 2003
- ARDENNE Paul, avec BEAUSSE Pascal et GOUMARRE Laurent, Pratiques contemporaines : l’art comme expérience, éd. Dis-Voir, 1999
- ARDENNE Paul, Art, l'âge contemporain, une histoire des arts plastiques à la fin du XX° siècle, Paris, éd. du Regard, 1997
- ART NOW, 137 Artits at the Rise of the New Millenium , edited by Uta Grosenick & Burkhard Riemschneider, Taschen, 2002
- ART at the turn of the Millenium - l’Art au tournant de l’an 2000 , editors Burhard Riemschneider & Uta Grosenick, Taschen, 1999
- BAQUE Dominique, Pour un nouvel art Politique - de l'art contemporain au document, éd. Flammarion, 2006
- BARTHES Roland, La chambre claire, notes sur la photographie, Paris, Gallimard, 1998
- BLISTÈNE Bernard, "Une histoire de l'art du xx° siècle", Beaux-Arts magazine
- DANTO Arthur, La transfiguration du banal, Paris, éd. Le Seuil, 1989
- DEBRAY Régis, Vie et mort de l'image, Paris, éd. Gallimard, 1992
- DE DUVE Thierry, Au nom de l'art, Paris, éd. Minuit, 1989
- DE DUVE Thierry, Résonances du readymade, Paris, éd. Chambon, 1989
- DELEUZE Gilles, L’image-temps, (2 tomes), Paris, éd. Minuit, 1983
- DIDI-HUBERMAN Georges, Devant le temps – Histoire de l’art et anachromismes des images, Paris, éd. de Minuit, 2000
- DURAND Régis, Le regard pensif, Paris, éd. de la Différence, 1990
- GOMBRICH E.H., Histoire de l'art, Paris, éd. Phaidon, 1997
- JIMENEZ Marc, La querelle de l'art contemporain, Paris, éd. Gallimard, col. essais, 2005
- MEREDIEU Florence de, Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne, Paris, éd. Bordas culture, 1994
- MICHAUD Yves, L'art à l'état gazeux - Essai sur le triomphe de l'esthétique, Paris, éd. Hachette, 2004
- MONDZAIN Marie-José, Image, icône, économie - Les sources bizantines de l'imaginaire contemporain, Paris, éd. Le Seuil, 1998
- MONDZAIN Marie-Josée, Homo spectator, Paris, éd.Bayard, 2007
- ONFRAY Michel, Antimanuel de philosophie, éd. Breal, 2001
- RIOUT Denys, Qu'est-ce que l'art moderne?, Paris, éd. Gallimard, col. essais, 2000
- ROCHLITZ Rainer, Subversion et subvention, Paris, éd. Gallimard,1994
- ROSENBERG Harold, La Dé-définition de l'art, Paris, éd. Chambon, 1992
- SCHOPENHAUER, Le Monde comme volonté et comme représentation, I. p.323...Deleuze: L'Anti-Œdipe
- Vitamine D: nouvelles perspectives en dessin, collectif, Paris, éd. Phaidon, 2006
- Vitamine P: nouvelles perspectives en peinture, collectif, Paris, éd. Phaidon, 2003
- Vitamine Ph: nouvelles perspectives en photographie, collectif, Paris, éd. Phaidon, 2007